« Robertino l’apprenti de Le Corbusier » de Louise Doutreligne

Robert Rebutato, architecte, se revoit petit garçon de douze ans surnommé Robertino, pêcheur d’oursins sur la côte niçoise destiné à devenir plombier… qui croise par hasard un architecte en vacances au Cap Martin… tout son destin va en être bouleversé…
Une vision inattendue de Le Corbusier capable de tendre la main vers un enfant rebelle et l’aider à se construire.

Robertino va suivre une formation de terrain qui va de la pioche et la pelle à la bétonneuse jusqu’au bureau d’étude et enfin l’Atelier d’Architecte, en passant par les douloureuses années de la guerre d’Algérie…

Une vraie leçon de vie !

Récit de Louise Doutreligne

Avis de lecteurs

Chère Louise,

je viens de finir ton livre (je l’avais commandé directement chez l’éditeur parce que les libraires, malheureusement)…
Merci pour cette belle promenade, avec un personnage
extraordinaire, dans l’architecture, la création et surtout la
transmission.
On y trouve une très belle matière à gamberge sur ce qu’est un
maître, ce qu’est l’apprentissage quand il est en même tempsun vrai processus d’éducation (comment aider une personne unique à devenir ce qu’elle doit être ?) Un beau passage d’un “père” à l’autre.
Cette formidable relation de Le Corbusier avec un gamin qui
devrait s’égarer et qu’il guide sans jamais lui dire où aller, simplement en le regardant et en le respectant, comme à la fin on apprend qu’il le faisait de la nature, cet itinéraire complexe d’un homme qui y trouve sa voie et découvre son talent, ce respect étonnant qui s’en dégage, sont vraiment épatants.
En même temps, on a le sentiment de parcourir une époque par le menu d’une vie. Tout ça sans aucune dérive démonstrative. Tu as trouvé un style qui raconte aussi ton personnage, avec évidence, par sa façon de parler de lui et des autres : un langage d’abord brut, qui s’affine avec sa personnalité, et finit par prendre une forme plus élaborée,  sans doute avec la maturité et la réussite. Tout cela témoigne d’un beau regard.
Bref, ça m’a vraiment touché, je voulais te le dire.
Jacques Fansten, cinéaste, Président de la SACD –

Billet n° 76- ROBERT
Le deuxième volet de « QUESTIONS SUR   L’ARCHITECTURE » attendra… Il y a urgence car viennent de tomber dans les bacs des libraires deux petites pépites…
Le premier livre est celui de Louise Doutreligne, intitulé « Robertino l’apprenti de Le Corbusier ». Là je me suis fait   « doubler », car voilà deux ans que j’ai fait plusieurs entretiens avec Robert, avec le projet de faire parler des témoins de ceux que je considère comme les précurseurs de notre architecture contemporaine, Auguste Perret,
Le Corbusier et Jean Prouvé. Pour le premier je doute de trouver encore des collaborateurs, mais pour les deux derniers c’est chose faite. C’était donc le but de ces entretiens de plusieurs heures, que j’ai finalement retranscrits non sans peine. Robert a rencontré Doutreligne
en allant voir sa pièce « C’est la faute à Le Corbusier ».
Rompue au théâtre et à l’écriture, Doutreligne a filmé leurs entretiens et en a tiré un récit très vivant, dans lequel  elle s’efface pour laisser la parole à Robert, qui en profite pour conter sa vie, surtout à l’âge de 12 ans sa rencontre avec Le Corbusier qui deviendra son « guide ». Après sa mort le 27 août 1965, Robert s’était fixé trois tâches à accomplir, sorte de remerciements à Le Corbusier et à sa femme Yvonne. D’abord mener à bien le chantier de « La maison de l’homme », la galerie de Heidi Weber à Zurich, ensuite sauver de la démolition la villa E1027 d’Eileen Gray et Jean Badovici à Cap Martin qui contient des fresques de Le Corbusier auxquelles il tenait, enfin préserver le site de Roquebrune Cap Martin sur lequel sont implantés, outre la villa E1027, le cabanon et l’atelier de Le Corbusier, le restaurant de son père Thomas Rebutato et les cinq unités de camping dessinées par Le Corbusier. Aujourd’hui, grâce à l’opiniâtreté de Robert et de son épouse Magda, ce site unique rassemblant ces trois aventures à Roquebrune Cap Martin est sauvé, protégé par le Conservatoire du littoral qui en est désormais le propriétaire. Ce livre est intéressant car, de par la familiarité, respectueuse, qu’avait Robert avec Le Corbusier, puis de sa collaboration, courte certes, avec le maître, on porte un regard nouveau sur ce grand architecte, et l’on voit que modestie et  humilité côtoyaient hauteur et supériorité… tout cela cachait peut-être une timidité. Le livre fourmille d’anecdotes, et l’on se surprend sur plus d’une page à rire de bon cœur. La première rencontre entre Le Corbusier et Thomas Rebutato en 1949, c’est du Pagnol…

Billet n° 76- ROBERT Le deuxième volet de « QUESTIONS SUR L’ARCHITECTURE » attendra… Il y a urgence car viennent de tomber dans les bacs des libraires deux petites pépites…
Vincent du Chazaud

Chère Louise,J’ai lu ton livre avec avidité. Il nous éclaire à la fois sur une vie mais aussi sur la personnalité de Corbu qui est très ambiguë comme Robertino le souligne. Maître lointain et en même temps attentif, le considérant comme son fils/apprenti mais distant. Quel toupet de s’installer à côté du cabanon et même d’avoir une porte entre les deux chambres !!! Il y a quelque chose d’assez névrotique chez Corbu et même de suspect (tendances homosexuelles, altruisme vis à vis des immigrés, culot et prise de possession du lieu en même temps qu’il enrichit la famille ?), cette situation complexe est très intéressante.
La personnalité du héros est passionnante. J’ai été voir son portrait et le restaurant sur internet, vue de rêve, paradis climatique…C’est un hommage à Corbu en même temps que le parcours d’une vie riche qui nous fait traverser la reconstruction d’après-guerre, la guerre d’Algérie, les années De Gaulle et pour moi, mon enfance, la construction des barres, et l’émerveillement des appartements grands et sains.
Ceci dit pour avoir visité Rezé,  je reste perplexe. Quand j’y
étais en résidence, Alain Serres avait écrit une nouvelle assez
jolie sur l’école du dernier étage dont les enfants s’envolaient ! Et les appartements en réfection semblaient fonctionnels mais sans âme.
Bravo, bon succès à ce récit !
Dominique Paquet, autrice
Secrétaire Général des Écrivains Associés du Théâtre

Bande annonce de la pièce

Vidéo intégrale de la pièce ⬇️

https://youtu.be/MbLgrmq-Asg

 

Robertino à la Cité de Refuge

Représentations des 13 et 14 octobre 2018 à la Cité de Refuge/Centre Espoir, Paris 13e


Robertino sur la terrasse de la Villa Eileen Gray au Cap Martin

Photos prises le samedi 29 juin 2019, dans les jardins de la Villa Eileen Gray E-1027, sur le site « Cap Moderne » à Roquebrune-Cap-Martin dans le cadre de la programmation culturelle-été 2019.